Mode

Les noms des manteaux habillés et leur élégance définie

La marine a offert au caban son premier terrain de jeu. Il n’a pas tardé à franchir les frontières de l’uniforme pour s’installer dans les vitrines des créateurs. Pourtant, certains modèles gardent une part de mystère, jalousement réservés à ceux qui portent l’ancre sur l’épaule.

La redingote, quant à elle, a longtemps été l’apanage d’une bourgeoisie pointilleuse. Sa coupe ne cède rien aux caprices des modes. Plus discret, le chesterfield poursuit sa route, sans tapage, fidèle à une élégance sans fioritures.

Les manteaux habillés : panorama des styles incontournables pour hommes et femmes

Du vestiaire masculin au vestiaire féminin, le manteau habillé se décline en une multitude de formes et d’attitudes. Parmi les références que personne n’ignore, le chesterfield fait figure de pilier : silhouette droite, col en velours, rigueur typiquement britannique. À ses côtés, le trench coat s’impose comme une valeur sûre, alliage de distinction et de protection contre les intempéries, ceinturé et souvent conçu dans un twill qui n’a pas peur de la pluie. Autre incontournable, le caban : court, dense, taillé pour affronter les bourrasques, il conserve son âme de marin. Le duffle coat séduit par ses attaches brandebourg et sa capuche profonde, évoquant aussi bien l’étudiant d’Oxford que l’amateur de balades sur la rive gauche.

Chez les femmes, le choix s’élargit. Le manteau cape impose sa coupe nette, le manteau cocon enveloppe et rassure, tandis que le manteau robe ceinturé marque la taille avec justesse. Les créations en fausse fourrure ou en fausse peau de mouton conjuguent chaleur et originalité, là où le manteau matelassé long répond présent dès que le mercure chute sérieusement.

Quelques repères dans la typologie des cols

Pour s’y retrouver parmi les différents styles de cols, voici quelques repères à garder en tête :

  • Col officier : il structure la silhouette et évoque la discipline d’un manteau militaire ou d’un ulster.
  • Col châle : ses lignes arrondies adoucissent la coupe, idéal sur les modèles croisés et ceinturés.
  • Col cheminée : vertical, contemporain, il porte la marque d’une certaine audace souvent signée par des designers français.

Le manteau croisé attire instantanément l’œil grâce à son double boutonnage, alors que le manteau à simple boutonnage reste le favori des amateurs de coupes épurées. Côté matières, la laine règne sans partage, parfois rejointe par l’alpaga aux reflets subtils, la flanelle bleu ou le camel d’hiver. L’élégance d’un manteau habillé naît de ce dialogue permanent entre la coupe, la texture et les finitions soignées.

À quoi reconnaît-on l’élégance d’un manteau ?

Dès la première seconde, le manteau affiche ses ambitions. Mais l’élégance ne se contente pas d’un effet d’ensemble : tout se joue dans la précision du détail. La coupe doit tracer une ligne nette, épouser le mouvement, accompagner sans entraver. Un chesterfield se distingue quand les épaules trouvent l’équilibre, quand la longueur accompagne le pas, ni trop courte, ni envahissante. Les regards avertis notent la subtilité d’un manteau croisé qui trouve le bon équilibre, ou la justesse d’un manteau à simple boutonnage qui affine la silhouette sans rigidité.

Les adeptes de mode le savent : la matière fait la différence. Le toucher laine en dit long sur l’intention, qu’il s’agisse d’un grain régulier, d’une densité réconfortante ou d’une main plus sèche pour un effet contemporain. Le duffle coat d’hiver se reconnaît à son épaisseur, le manteau de ville préfère la flanelle laine bleu, tandis que l’alpaga apporte une lumière discrète sur une coupe longue. Le twill du trench coat joue sur les reflets : parfois déperlant, parfois mat, toujours subtil.

Le choix du col apporte la touche finale : col officier pour une allure stricte, col châle pour la décontraction maîtrisée, col cheminée pour affirmer sa singularité. Les finitions n’échappent pas à l’œil : boutons alignés, coutures nettes, détail brillant ou alliance raffinée de laine soie angora. Enfin, l’ajustement parfait reste la clef : un manteau doit se fondre dans le port de tête, la carrure, la façon de marcher. Discret, mais décisif.

Homme distingué en overcoat dans un hall en marbre

Pour chaque occasion, un manteau : comment choisir le modèle qui sublime votre allure

À chaque saison, il faut trancher. Dès l’automne, la lumière se fait plus rare, les étoffes s’épaississent, la silhouette s’affirme. Pour les journées habillées, le chesterfield se place en favori : ligne nette, col de velours, flanelle laine bleu ou camel laine hiver. En ville, l’allure gagne en charisme avec un manteau à double boutonnage. Le col officier encadre la silhouette avec assurance.

Le week-end change la donne. On privilégie le duffle coat, sa laine robuste et ses attaches brandebourg, ou le caban, court et dense, qui s’accorde aussi bien avec une veste en jean qu’une jupe. Celles et ceux qui aiment se distinguer optent pour le trench coat : twill déperlant, éclat discret, clin d’œil vintage à Steve McQueen. La veste en cuir, quant à elle, campe une allure motarde, sans forcer le trait.

Occasion Modèle recommandé Matière/Motif
Hiver formel chesterfield, manteau croisé laine, flanelle, alpaga touche
Automne-hiver décontracté duffle coat, caban, veste en jean laine hiver duffle, marron laine moyen
Printemps-automne trench, imperméable twill trench, brillante déperlant

La mode n’impose aucune limite : manteau cocon pour affronter le froid, cape graphique, fausse fourrure, manteau robe ceinturé. L’allure se façonne au gré des occasions, des envies et des besoins pratiques. Choisir son manteau, c’est écrire chaque matin une page différente, entre élégance affirmée et confort maîtrisé. La porte franchie, le manteau donne le ton : il ne reste plus qu’à marcher droit, et laisser parler la silhouette.